Maladies neurologiques et microbiote intestinal

Les liens entre les maladies neurologiques et le microbiote intestinal

La communauté scientifique reconnait à présent l’impact de notre environnement et mode de vie sur notre cerveau.  Il est considéré comme central dans l’analyse et la compréhension des maladies neurologiques et psychiatriques. Les scientifiques s’accordent à étudier les causes des déséquilibres profonds menant à l’expression de certains génomes, pour pouvoir les prévenir. Faisons ici un focus sur les liens entre microbiote intestinal et maladies neuro-dégénératives.

Lien entre ventre et cerveau

Parmi ces chercheurs, le Dr. Saoudi – directeur de recherches au CNRS et Centre de Physiopathologie Toulouse-Purpan CPTP – est porteur du projet L’influence du stress prénatal et du microbiote intestinal sur les troubles neuroinflammatoires. L’objectif de son équipe est de décrypter les mécanismes cellulaires et moléculaires des maladies inflammatoires qui affectent le système nerveux central. « Les troubles auto-immuns et inflammatoires chroniques représentent un problème de santé majeur et croissant dans le monde occidental. La modulation des réponses immunitaires est très prometteuse pour le traitement de l’inflammation chronique et le microbiote intestinal représente l’une des cibles les plus prometteuses de cette immunomodulation. » (1)

Qu’est-ce que le microbiote intestinal ?

Le microbiote est un organe à part entière qui pèse plus d’un kilo. Il n’est pas constitué de cellules humaines mais de bactéries – virus  – champignons, dont les fonctions sont essentielles à notre bien-être et à l’équilibre de notre santé. Les scientifiques estiment jusqu’à 100 000 milliards le nombre de bactéries peuplant notre intestin. Ces bactéries appartiennent à 400 espèces différentes, avec chacune leurs propres caractéristiques. Chaque individu a un microbiote personnel qui évolue au fil de la vie en fonction notamment de l’hygiène de vie, des habitudes alimentaires ou de la prise de médicaments. Lors de l’accouchement s’établit la flore de naissance. Puis sous l’influence de l’alimentation lactée, la respiration, l’environnement familial, la colonisation continue. C’est avec la diversification alimentaire que la composition de la flore augmente à la fois en diversité et en richesse pour se stabiliser vers l’âge de 3 ans. Des modifications ont ensuite lieu lors des changements hormonaux (puberté, grossesse, ménopause). Ainsi, la diversité des souches présentes dans le microbiote soutient l’immunité, métabolisme, lutte contre les inflammations et les allergies…

Dès la période de gestation

Nous savons à présent que la période prénatale est une période délicate au cours de laquelle l’embryon est sensible aux très nombreux stimuli externes et internes, ainsi qu’au mode de vie de la mère.

« L’exposition intra-utérine à des facteurs environnementaux peut moduler le cours du développement du système immunitaire. Le stress pendant la grossesse pourrait induire chez la descendance adulte un dérèglement du microbiote intestinal associée à une augmentation du risque de développer des maladies neuroinflammatoires. La modulation des réponses immunitaires est très prometteuse pour le traitement de l’inflammation chronique, et le microbiote intestinal représente l’une des cibles les plus prometteuses de cette immunomodulation. Notre « rêve » est d’identifier les métabolites bactériens qui influencent la sensiblité à la neuroinflammation. L’identification de tel métabolites pourrait servir soit comme biomarqueur prognostique ou comme médicament pour traiter les maladies neuroinflammatoires (sclérose en plaques, maladie encéphalite auto-immune). »(1)

Le microbiote intestinal chez le nouveau-né

Chez le nouveau-né, le microbiote intestinal se forme d’abord à partir des bactéries provenant de la mère, s’il a la chance d’arriver par voie basse. Ensuite, il mature grâce à l’air ambiant, le contact du sein maternel, le lait maternel puis l’alimentation. Une réaction immunitaire aux bactéries intestinales a lieu naturellement, appelée « réaction de sevrage ». Celle-ci pourrait être impactée par le stress prénatal.

Recherches en cours

Les résultats préliminaires des recherches de l’équipe de Dr. Saoudi montrent que le stress pendant la grossesse induit chez la descendance adulte une dysbiose intestinale associée à une augmentation de la perméabilité intestinale et à une sensibilité accrue à l’inflammation du cerveau. Nous attendons encore des résultats précis confirmant les mécanismes par lesquels le stress prénatal dérégule l’immunité en caractérisant la réaction inflammatoire. Les chercheurs se focalisent sur la composition du microbiote intestinal. L’objectif est de comprendre les facteurs de développement  des maladies neuro-inflammatoires. Notamment l’encéphalomyélite auto-immune ou la sclérose en plaques. Ces travaux permettront une meilleure prévention des maladies neurologiques à médiation immunitaire.

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Sources :
1- Abdelhadi SAOUDI – Directeur de recherche CNRS, Responsable de l’équipe Maladies inflammatoires du système nerveux : mécanismes et thérapies
2 – https://www.cptp.inserm.fr
3 – Fédération pour la recherche sur le cerveau 4- INSERM 5- CNRS – Centre national de recherches scientifiques 6 – Nutrition et bien-être mental, Veronicka van der Speck, Editions de Boeck, 2012
7 – Soigner par l’alimentation, comprendre les maladies chroniques, Dr. Jean Seignalet, Editions du Rocher, 2017
8 – L’alimentation ou la troisième médecine, Dr. Jean Seignalet, Editions du Rocher, 2012

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