Dysbiose, microbiote & syndrôme du colon irritable
Intestin, mon amour !! Hippocrate, père de la médecine occidentale moderne, affirmait déjà « Toute maladie commence dans l’intestin”. Focus sur la dysbiose et les liens avec le syndrome du colon irritable :
Dysbiose et perméabilité intestinale
Le terme dysbiose désigne le déséquilibre de l’écosystème bactérien présent dans et sur le corps humain. Il s’agit du microbiote cutané, du microbiote vaginal, du microbiote buccal, et plus particulièrement du microbiote intestinal. La dysbiose traduit souvent par la réduction de diversité de bactéries et un excès d’une ou plusieurs bactéries pathogènes.
La dysbiose est bien souvent la conséquence d’une flore pauvre en bactéries bénéfiques qui pritègent la muqueuse intestinale. Les jonctions serrées qui assurent l’étanchéité des entérocytes – cellules de l’intestin – sont en partie altérées et l’intestin laisse alors passer des nutriments ou pathogènes, vers la circulation sanguine, mettant l’intestin et/ou l’organisme en état d’inflammation chronique. Si l’intégrité de la muqueuse est affectée, l’absorption intestinale des nutriments est nécessairement altérée. En conséquence, la dysbiose favorise la perméabilité intestinale, ce qui dégrade la partie muqueuse intestinale et entraîne de très nombreux désagréments et pathologies.
Le microbiote, un monde à part entière
Chaque individu a un microbiote personnel qui évolue au fil de la vie en fonction notamment de l’hygiène de vie, des habitudes alimentaires ou de la prise de médicaments. Lors de l’accouchement s’établit la flore de naissance. Puis sous l’influence de l’alimentation, de la respiration, de l’environnement familial, la colonisation continue. C’est avec la diversification alimentaire que la composition de la flore augmente à la fois en diversité et en richesse pour se stabiliser vers l’âge de 3 ans. Des modifications auront lieu lors des changements hormonaux (puberté, grossesse, ménopause). Avec l’âge la composition semble devenir moins diverse.
Les scientifiques estiment jusqu’à 100 000 milliards le nombre de bactéries peuplant notre intestin, appartenant à 400 espèces différentes ayant chacune leurs propres caractéristiques. Le microbiote est donc un organe à part entière qui pèse plus d’un kilo et n’est donc pas constitué de cellules humaines mais de bactéries, dont les fonctions sont essentielles à notre bien-être et à l’équilibre de notre santé : soutien de l’immunité, métabolisme, lutte contre les inflammations et les allergies…
Environnement, stress et syndrome du côlon irritable
Or, les personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable présentent une perméabilité intestinale anormale. Le syndrome de l’intestin irritable (SII), appelé aussi syndrome du côlon irritable (SCI) ou encore colopathie fonctionnelle, se manifeste par des douleurs abdominales, des ballonnements, flatulences et des troubles du transit intestinal avec alternance de constipation et diarrhée.
Trouble fréquent, il est la cause de 30% à 50% des consultations auprès d’un gastro-entérologue. Le SII touche environ 5% de la population française dont 10 à 20% de la population des pays occidentaux. Cette maladie multifactorielle est complexe et surviendrait chez des personnes génétiquement prédisposées. Une réponse immunitaire anormale de la muqueuse est observée, déclenchée ou aggravée par des facteurs environnementaux : microbes, alimentation, toxiques divers… dont le stress !
Les outils en naturopathie pour un microbiote équilibré
C’est pourquoi la naturopathie, en tant que médecine traditionnelle préventive, permet d’apporter des réponses intéressantes. Les conseils qui suivent ne se substituent ni à votre suivi médical ni à un accompagnement personnalisé, avec des conseils individualisés. Ici quelques pistes incontournables, bonnes à connaitre et à adapter en fonction de votre situation spécifique :
- une bonne mastication, chacune des bouchées doit être avalée après avoir été suffisamment mâchée (donc réduite en bouillie) !
- consommer des aliments de qualité : provenance locale, sans pesticide et débarrassée de leur acide physique, pour un bon apport en vitamines / minéraux / oligo-éléments.
- votre statut en micro-nutriment est essentiel (vitamines du groupe B, vitamine D, zinc, calcium, magnésium)
- de bonnes sources d’Oméga 3 : poissons gras, graines de chia, graines de chanvre, huile de lin
- de bons apports en aliments probiotiques & prébiotiques,
- varier les protéines en s’assurant un apport de glutamine et thréonine, des carburants majeurs du renouvellement du mucus intestinal
- ne pas hésiter à absorber une cuillère à soupe de vinaigre de cidre avant le repas, si nous suspectons une faible acidité gastrique. L’hypochlorhydrie peut être en lien entre les aigreurs d’estomac et l’intestin : le SIBO), condition chimique indispensable à la bonne digestion, assimilation et absorption des aliments et nutriments, ainsi qu’à la protection contre les intoxications alimentaires, grâce à son effet bactéricide et fongicide puissant.
Rien de tel qu’un accompagnement individuel pour des conseils personnalisés
5- Prendre soin de son intestin, Takanori Naganuma, Pocket 2016
6- Connaître son cerveau pour mieux manger, Jean-Michel Lecerf, Editions Belin, 2017
7- Nutrition et bien-être mental, pourquoi et comment notre alimentation influence notre cerveau ? Veronica van der Spek, Editions de Boeck, 2009
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