Le cadmium est un métal lourd non essentiel à l’organisme humain, reconnu comme toxique et classé comme cancérigène pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé. Sa forte persistance dans l’organisme et son caractère cumulatif en font une priorité en terme de prévention santé en naturopathie.
Origines du cadmium
Le cadmium est présent naturellement dans la croûte terrestre ainsi que dans l’atmosphère en faible concentration. Il peut être relâché par des phénomènes naturels comme l’érosion, les volcans et les feux de forêt. Le cadmium est aussi présent dans des substances utilisées en milieu industriel, par exemple dans des revêtements anticorrosion, stabilisateurs de PVC ou pigments.
Les principales voies d’exposition humaine au cadmium
L’inhalation près de sites industriels, ainsi que le tabagisme (actif et passif) sont des sources majeures d’exposition au cadmium. Cependant, ce qui va nous intéresser ici particulièrement, c’est sa présence et concentration dans notre assiette quotidienne. En effet, les fertilisants phosphatés peuvent contenir du cadmium et l’introduire dans le sol, en plus de la charge déjà naturellement présente dans le sol. Le contenu de l’assiette représente donc une source majeure d’exposition au cadmium, via les légumes, les céréales, les tubercules et racines ayant poussés sur des sols chargés ou avec l’aide d’engrais enrichis en cadmium. Egalement sont incriminés les abats, les mollusques et les crustacés.
Risques pour la santé humaine
Le cadmium s’accumule préférentiellement dans le foie et dans les reins. Sa persistante dans l’organisme est estimée à plusieurs dizaines d’années. Le cadmium endommage les cellules rénales par l’action du stress oxydatif en altérant les enzymes aux rôles anti‑oxydants. Soyons précis : en altérant le métabolisme du calcium / phosphore, la présence de cadmium dans l’organisme augmente l’élimination du calcium, interférant ainsi avec les ostéoblastes et ostéoclastes. C’est pourquoi l’exposition chronique au cadmium est associée à une diminution de la densité osseuse. Par ailleurs, pour les expositions par inhalation, les effets aigus rapportés sont des troubles respiratoires chroniques. De plus, certaines études rapportent une incidence délétère sur le fertilité des hommes et femmes. C’est pourquoi le cadmium est à présent classé comme cancérigène pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé.
Facteurs aggravants
En outre, le statut nutritionnel modifie l’absorption intestinale du cadmium. Notons par exemple qu’une carence en fer stimule l’absorption intestinale de cadmium. Des carences en calcium, en zinc, ou en magnésium modifient également l’absorption ou le stockage du cadmium. Outre le tabagisme (qui augmente l’exposition au cadmium), l’âge et la vitalité de la fonction rénale sont d’autres facteurs aggravants majeurs. Pour toute personne ayant une fonction rénale diminuée, l’élimination du cadmium est donc fortement réduite. C’est pourquoi la variété de l’alimentation et la qualité des produits consommés doit être une priorité.
Commet réduire son exposition alimentaire au cadmium
En premier lieu, et ce bien au delà de l’effet unique du cadmium sur l’organisme, l’arrêt du tabac est une priorité. Deuxièmement, favoriser une alimentation variée, colorée, naturelle et riche en micro-nutriments est primordial. Limitons les aliments à potentiel élevé en cadmium. Et gorgeons nos assiettes de légumes, fruits, fibres, aliments riches en zinc/fer/sélénium. Il n’est pas aisé de faire la chasse aux tubercules, céréales, légumes feuilles issus de sols contaminés. Mais se renseigner sur la provenance de nos pains, céréales, pommes de terre permet de limiter notre exposition au cadmium. Privilégions les produits issus de l’agriculture biologique ou de sols non contaminés. Mais malheureusement, cela ne garantit pas l’absence de cadmium. En effet, dans les traitements ou amendements autorisés en agriculture biologique, la présence de cadmium est possible. Notons que cette présence est généralement moins importante qu’en agriculture conventionnelle.
Naturopathie et optimisation de la micro-nutrition protectrice
Il semblerait que le zinc puissent réduire l’absorption du cadmium et atténuer ses effets toxiques. Veillons aussi à maintenir un bon statut en fer. Intégrons également une à deux noix du Brésil par jour pour avoir une source de sélénium. Entre autres bénéfices, il réduirait la rétention de cadmium et ses effets toxiques. Par ailleurs, la présence de calcium et de magnésium dans notre assiette permettent de réduire l’absorption du cadmium par compétition. Enfin un apport alimentaire riche en antioxydants (vitamine C, E, polyphénols, NAC) est interessant d’un point de vue naturopathique.
En prévention, soutenir une bonne hygiène de vie
Pour conclure, il est essentiel de soutenir les organes filtres majeurs de notre organisme avec une bonne hygiène de vie. Promouvoir de bonnes fonctions digestives, hépatiques et rénales pour une élimination de qualité. En effet, un bon métabolisme permet de limiter la charge toxique. Donc, au menu du jour : une bonne hydratation en dehors des repas, une activité physique régulière, une alimentation colorée et des outils pour réduire au maximum le stress oxydatif !
Sources
-“A review of the health effects of cadmium” – PubMed. PubMed
– “Cadmium dietary exposure in Europe” – EFSA. European Food Safety Authority
– “Cadmium exposure and clinical cardiovascular disease: a systematic review” – PMC. PMC
– “Protective Role of the Essential Trace Elements in the Obviation of Cadmium Toxicity” – PubMed. PubMed
– “Associations of micronutrients exposure with cadmium body burden among population: A systematic review” – PubMed.

