Paroles d’expert : le santé selon les peuples racine

Paroles d’expert : le santé selon les peuples racine

Voici un extrait du livre Ce que les peuples racines ont à nous dire, de la santé des hommes et de la santé du monde où Frederika van Ingen partage ses passionnantes recherches. Je vous le partage ici :

Un équilibre individuel et global

« Les savoirs (des peuples racine) affirment que les maladies sont les symptômes de déséquilibres plus vastes. Que la santé des corps comme des populations sont un baromètre des grands équilibres. Déséquilibre que les humains entretiennent, ou pas, avec le monde qui les entoure. L’humain qui parvient à se relier harmonieusement à son être profond, à ses semblables, à la nature, et au cosmos, en un mot à savoir qui il est, peut cultiver l’homéostasie dans son corps comme dans sa tête. Il participe à l’homéostasie du grand corps que constitue la Terre mère avec tous ses enfants. »

Tendre vers l’harmonie 

« Les peuples racine qui depuis des millénaires composent avec la nature et avec ce qui est, le savent bien : la vie est en mouvement, faite d’échanges permanents. Il s’agit de viser l’équilibre, mais non de le figer, car ce ne serait plus un équilibre. Un travail sans relâche, une attention de tous les instants. Un travail subtile. Car c’est en s’approchant au plus près de cet équilibre que nous tendons vers l’harmonie. Alors, nous devenons des gardiens du vivant. »

« Aussi, dans sa stratégie 2014-2023 pour la médecine traditionnelle, l’OMS souhaite voir « exploiter le potentiel de la médecine traditionnelle et de la médecine complémentaire en vue d’améliorer la santé et l’autonomie des patients »

 

La prévention : soin à soi et au groupe

« Dans cette perspective, prendre soin de soi, créer les conditions qui permettent à l’autre de prendre soin de lui, prendre soin de son groupe d’appartenances, de sa terre, prendre soin du vivant, devient une nécessité vitale pour l’harmonie du grand corps et de tout ce qui y vit. Là où préserver notre santé est souvent synonyme de se protéger, engendrant une attitude d’anticipation et donc de contrôle des dysfonctionnements potentiels, chez les peuples racines c’est une notion qui doit se cultiver bien en amont et collectivement. Car dans leur vision la santé est bien plus que ce fils de ténu qui nous anime : synonyme d’équilibre, individuel et social, elle est le cœur qui anime ces sociétés. »

« Dans le regard des peuples racine, une maladie, tout comme sa guérison, c’est d’abord une histoire. L’histoire d’un être et de sa relation au monde, une histoire propre à chacun, au lien qui l’unît à lui-même et à tous ceux qui l’entourent. « Avec plus de 1000 publications parents depuis 25 ans on peut dire aisément que l’usage des plantes par ces médecines traditionnelles et scientifiquement validé. Elles viennent conforter l’intérêt de leurs usages en complément des autres médecine. Car la médecine est une palette thérapeutique à savoir complexe dans lequel il faut savoir puiser » soutient l’ethnopharmacologue Jacques Fleurentin. »

 

Réconciliations

« Selon les peuples racine, un homme en équilibre à l’intérieur est donc un homme en santé. Que ce soit en Afrique ou en Sibérie, il n’est pas rare qu’un guérisseur ou un chaman prescrive comme traitement des actes de pardon, de réconciliation, des rituels qui ressemble à des défis, des offrandes ou des changements de comportement vis-à-vis de ses proches ou de la nature. Des actes magiques en apparence, qui vont réparer la relation de l’individu à son monde. Selon les différentes traditions, l’individu est ainsi entouré de plusieurs corps subtils : physique, émotionnel, mental et spirituel. »

 

Santé globale et pandémie

« En tant qu’espèce au sein du monde vivant, cette pandémie ne vient elle pas, comme un rituel de passage collectif, nous confronter à la question de notre place et de notre rôle de gardien déséquilibre ? Bien sûr, retrouver collectivement ce rôle dépend de l’implication de chacun d’entre nous. Peut-être est-ce une utopie de croire que nous pourrions tous nous y engager. Mais si nous essayons, déjà à l’échelle de ce qui est à notre portée ? Et si nous tentions nous-mêmes, déjà, de notre mieux, de rechercher nos propres équilibres afin qu’ils se diffusent, par imprégnation, autour de nous ? »

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Source :

Ce que les peuples racines ont à nous dire, de la santé des hommes et de la santé du monde, Frederika van Ingen, éditions les gens qui libèrent, 2021

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