Après le cadmium, focus sur les oxalates qui attirent actuellement l’attention du public. Avec une approche alarmiste, les médias identifient un nouveau danger alimentaire.
Les oxalates dans la nature
Les oxalates dans les végétaux sont un moyen de défense contre les herbivores. Les cristaux microscopiques en forme d’aiguilles, les raphides, provoquent une irritation intense des muqueuses buccales et la chélation du calcium circulant chez l’animal. Il s’agit donc d’un premier moyen de défense contre la prédation. Par ailleurs, les oxalates ont la capacité de chélater les métaux potentiellement toxiques présents dans le sol duquel se nourrit la plante. Les oxalates peuvent séquestrer le cadmium ou l’aluminium sous forme d’oxalates insolubles.
Les oxalates dans le corps humain
Or, contrairement à de nombreuses molécules organiques, les mammifères dont l’humain ne possèdent pas d’enzyme capable de dégrader ou métaboliser les oxalates. Une fois absorbés, les oxalates doivent être éliminés par les reins. Lorsque les mécanismes d’élimination sont défaillants ou saturés particularité, l’accumulation d’oxalates dans l’organisme peut devenir problématique. En effet, il n’y a pas de données scientifiques validant que les oxalates alimentaires puissent permettre d’éliminer les métaux lourds stockés dans l’organisme chez l’humain. C’est pourquoi Sally Norton résume dans son ouvrage Toxic Veggies « Les oxalates sont invisibles, mais ils laissent des cicatrices partout où ils passent ».
Les risques d’une accumulation d’oxalates pour notre santé
La littérature médicale documente l’implication des oxalates dans la formation des calculs rénaux depuis longtemps. La formation de calculs d’oxalates de calcium est le risque clinique le mieux documenté. Ces cristaux microscopiques s’accumulent dans nos tissus, nos articulations, nos reins. Ils peuvent alors provoquer douleurs, calculs, fatigue chronique et une inflammation de bas grade passant souvent inaperçue. Cependant notons qu’il n’existe actuellement pas d’étude solide établissant un lien de causalité directe entre la consommation courante d’oxalates et ces symptômes chez des personnes sans hyperoxalurie primaire ou insuffisance rénale sévère. Certains praticiens rapportent toutefois des améliorations cliniques chez leurs patients suivant un régime pauvre en oxalates.
Les oxalates dans notre alimentation
En choisissant des végétaux sûrs, nous pouvons conserver une belle diversité dans l’assiette et toute la richesse du végétal. En effet, seulement 30 % des fruits et légumes posent un problème oxalique significatif. Les légumes à privilégier sont : concombre, laitues, courges spaghetti, brocolis vapeur, chou kale. En revanche, réduisons notre consommation d’épinards, rhubarbe, betteraves, amandes, noix de cajou, chocolat noir, thé noir infusé, son de blé et fraises.
Hydratation
Listons ici les solutions simples pour une bonne conversion des oxalates. En premier lieu, notons qu’un apport hydrique insuffisant entraîne en effet une concentration accrue des substances dissoutes dans l’urine (calcium, oxalates, acide urique, phosphates). Cette concentration augmente la sursaturation urinaire, favorisant la formation de cristaux.
La vitamine C
Deuxièmement, portons une attention particulière aux complémentations en vitamine C. Idéalement pas plus de 250 mg/jour, sous forme naturelle, fractionnée pour protéger le foie d’une conversion en oxalates.
Le dôme de citrate
Troisièmement, accordons de la place aux minéraux sous forme de citrates. Ils représentent la défense la plus efficace contre les oxalates alimentaires. Les citrates de calcium, magnésium et potassium sont capables de neutraliser les oxalates d’un repas s’ils n’excédent pas 70 mg. Le citrate de calcium se lie à l’oxalate dans la lumière intestinale. Il forme alors un sel insoluble éliminé par les selles. Quant à lui, le citrate de magnésium inhibe la cristallisation et favorise l’élimination des oxalates déjà présents dans les tissus. Enfin, le citrate de potassium alcalinise l’urine empêchant les dépôts rénaux d’oxalates de calcium.
Un microbiote diversifié pour une bonne dégradation des oxalates
De plus, un geste de prévention essentiel est bel et bien la restauration d’un microbiote oxalo-digeste. Effectivement, certaines bactéries intestinales sont spécialisées pour les dégrader avant absorption. C’est pourquoi il est impératif de réintroduire Lactobacillus plantarum, Lactobacillus acidophilus, Bifidobacterium ou encore le spécialiste Oxalobacter formigenes. C’est en autres causes la disparition progressive ou réduction massive de ces souches dans nos microbiotes modernes qui explique l’explosion des hyper-oxaluries.
Le citron, super aliment
Pour finir, vous connaissez la capacité du citron à réguler notre pH, soutenir une bonne digestion et notre immunité. Comme l’acide citrique est un antagoniste direct de l’acide oxalique, consommé en dehors des repas, le jus de citron protège les reins et favorise la l’effondrement du PH de l’acide oxalique.
Pour conclure, souvenez vous que cet article ne se substitue pas à votre suivi médical. En cas de doutes sur votre équilibre alimentaire, soyez les bienvenu au cabinet pour un bilan d vitalité en complément de votre suivi médical. Au plaisir de vous conseiller,

